Partager l'article ! L’olivier : propriétés hypotensives en régulant et stabilisant la tension artérielle dilatation des artères coronaires. Arythmie - Diminue le t ...
L' OLIVIER (Olea europea)
Un arbre millénaire aux multiples propriétés métaboliques.
Originaire de l'Asie mineure, l'olivier sauvage, que les anciens appelaient oleastre, est un arbuste caractérisé par des rameaux épineux plus ou moins quadrangulaires portant des feuilles courtes et raides. Ses fruits sont minuscules et sans valeurs. Son apparition remonterait à l'ère tertiaire. Il a été répandu par la culture dans tout le bassin méditerranéen depuis la plus haute Antiquité.
L'olivier cultivé (Olea europea) est un arbre de 3 à 7 mètres, au tronc souvent tortueux, recouvert d'une écorce blanche et grisâtre chez les sujets jeunes, puis devenant brunâtre et crevassée au cours des années. Du tronc part de nombreuses ramifications portant des feuilles coriaces persistantes légèrement enroulées sur les bords. Elles sont vertes et lisses, comme ponctuées de blanc sur le dessus, blanchâtres et écailleuses en dessous. A l'aisselle des feuilles, qui sont opposées, apparaissent d'avril à juin, des petites fleurs blanches à corolle constituée de quatre pétales. Elles sont disposées en grappe dressée, à la recherche du moindre rayon lumineux et dégagent une délicate odeur de réséda qui attire de nombreux insectes. Une fois fécondées, les fleurs donnent naissance à des drupes, appelées communément olive. Ce fruit charnu est d'abord vert puis noir à maturité, il contient un noyau osseux contenant une ou deux graines.
Sauvage ou cultivé, l'olivier est un inconditionnel du soleil. Ses lieux d'élection sont, à part les " oliveraies", les rocailles et les coteaux pierreux, sans parler des rochers ou des vieux murs, à condition que l'exposition solaire soit importante. Ces conditions requises, il peut vivre plus de mille ans si un hiver rigoureux ne vient pas mettre un terme à sa longévité légendaire.
Pendant toute l'Antiquité sa culture se répand. D’abord en Grèce, puis en Italie où elle est introduite dès le 7e siècle avant J.C. A la chute de l'empire Romain, elle est pratiquée dans tout le bassin méditerranéen. C'est surtout à son fruit, fournissant la fameuse huile, que l'olivier doit sa renommée Antique qui a su allègrement franchir les années.
A cette époque, les vertus thérapeutiques de l'écorce et des feuilles ne sont pas encore connues. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'on les a proposées comme succédané du quinquina dans le traitement des fièvres intermittentes et typhoïdes.
Les propriétés hypotensives des feuilles ne sont connues que depuis le début du siècle dernier. D'abord constatée empiriquement, cette action a fait l'objet de plusieurs études permettant d'affiner ces observations. Ainsi, la décoction de feuilles produit une stabilisation de la tension artérielle. Les feuilles des jeunes rameaux, les « cépées » ou « rejets », sont plus riches en principes actifs que celles de l’arbre mature. Dans ces feuilles, la stabilisation n’est même pas nécessaire, le principe actif ne se dégrade pas au séchage. Leur action hypotensive est plus marquée que celle obtenue avec les feuilles âgées. Les auteurs concluent que, autant l'action hypotensive que l'action dilatatrice des artères coronaires, n'est pas le fait d'un composant, mais d'une synergie de l'ensemble des constituants.
L’activité hypotensive est due à une conjugaison de plusieurs principes actifs qui agissent en synergie. La Choline, présente dans les jeunes feuilles, est un précurseur de l’acétylcholine qui dilate les vaisseaux et provoque une hypotension. Un autre composant, l'Oleuropéoside ou Oleuropéine, en plus grande quantité dans les jeunes feuilles et dont la teneur diminue à la dessiccation, possède sa propre action hypotensive. L'oleuropéine antagonise les PGE2 qui potentialise les effets de la Noradrénaline qui elle :
* Augmente la tension artérielle
* Contracte les vaisseaux
* Accélère et stimule le coeur
* Augmente le débit cardiaque
Cependant, des études montrent que l'action est plus importante avec un extrait total de feuilles d'olivier, qu'avec de l'Oleuropéine administrée seule.(1)
Une décoction de feuilles fraîches fait baisser la tension chez les hypertendus mais elle ne l’abaisse pas, ou très faiblement chez les normotendus.
Dans d’autres études, les auteurs montrent que les feuilles d'olivier exercent une activité hypoglycémiante. L'activité est maximale avec les feuilles récoltées l'hiver et plus particulièrement au mois de Février. Dans cette étude, ils précisent que le principe responsable de cette action est l'oleuropéoside. Dans le diabète provoqué, chez l'animal, les auteurs ont constaté que l'activité hypoglycémiante de l'oleuropéoside, agissait suivant deux mécanismes : potentialisation de l'action de l'insuline et diminution du taux de glucose. (8)
Des travaux ont montré que l'acide oléanolique avait une action hypoglycémiante, que cet acide entraînait une réduction de l'élévation dans le sérum de Glutamique-pyruvic transaminase (G.P.T.) et une action préventive dans les dommages hépatiques provoqués par le tétrachlorure de Ca.(4)
La décoction de feuilles diminue de façon significative le taux de cholestérol. (5) Il a été montré que les extraits hydro-alcoolique de feuilles et de bourgeons d'Olea europea et d'oleuropéine réduisait l'hypercholestérolémie et l'hyperlipidémie. D'après cette étude, l'action sur le métabolisme du cholestérol se situe 18 heures après l'ingestion de la drogue, c'est à dire, une fois que la synthèse du cholestérol hépatique est commencée. L'oleuropéine seule n'a pas d'action hypocholestérolémiante, mais elle intervient ultérieurement en diminuant le taux sanguin de lipides. L'action de l'oleuropéine doit être conjuguée avec d'autres principes actifs de la plante et notamment les acides gras.
D'autres travaux ont montré que les feuilles d’olivier avaient aussi des propriétés spasmolytique, relaxante vasculaire (2), anti-inflammatoire (3) et anti-oxydante. (9)
Par une action synergiques de leurs composants, les feuilles d'Olivier ont donc des propriétés :
* Hypotensive * Anti-arythmique
* Antispasmodique neurotrope * Diurétique (Légère)
* Hypoglycémiante * Oestrogènique
* Hypocholestérolémiante
A lire aussi :
Alain Tessier
Ethnobotaniste
En savoir plus sur les plantes
Formes d’emploi et posologie
· Infusion : 30 grammes / litre ; 250 ml / jour
· Décoction : 20 grammes / litre ; 250 ml / jour
- Macération Glycériné 1 D : 150 à 250 gouttes par jour
- T.M : 50 à 150 gouttes par jour
- Extrait fluide hydroalcoolique : 1 à 4 grammes par jour
- Poudre ; 1 à 2 grammes par jour
- Extrait sec aqueux : 1 à 2 grammes par jour
BIBLIOGRAPHIE
(1) C. Circosta et al. Activité cardiovasculaire de jeunes pousses et feuilles de olea europea L. et de l’Oleuropéine. Plantes Médicinales et Phytothérapie 1990. Tome 24.N°4.p 264-277
(2) J.Duarte et al. The role of endothelium in vascular relaxation of olive leaves (Olea europea L.) Ethnopharmacology, sources, méthodes, objectifs.Ed Orstom 1991.
(3) W.Tang -G.Eisenbrand. Chinese Drugs of Plant Origin. Ed Springer-Verlag.1992.
(5) R. De Pasquale. Plantes médicinales et phytothérapie. Tome 25. N° 2 / 3. 1991. pp 134-140
(8) M. Gonzalez and al. Hypoglycemic activity of olive leaf. In Planta medica. 58.1992. pp 513-515
(9) Covas MI, Miro-Casas E, Fito M, Farre-Albadalejo M, Gimeno E, Marrugat J, De La Torre R. Bioavailability of tyrosol, an
antioxidant phenolic compound present in wine and olive oil, in humans. Drugs Exp Clin Res. 2003;29(5-6):203-6.