Surcharge pondérale et rétention d'eau - Oedème - élimination urinaire
Surcharge pondérale et rétention d'eau
Sphère urinaire : la rétention d'eau, l'élimination urinaire, de l'urée et de l'acide urique : les diurétiques.
La rétention d'eau peut se définir comme une accumulation excessive de liquide dans une partie de l'organisme. La rétention d'eau se produit lorsque l'organisme emmagasine plus d'eau qu'il n'en élimine. La dilatation et la porosité des vaisseaux sanguins favorise les œdèmes car l'eau quitte les vaisseaux pour stagner dans les tissus. La rétention d'eau est souvent liée à des problèmes de circulation veineuse.
Cependant, au cours de la période périmenstruelle, en raison des fluctuations hormonales, une certaine rétention passagère peut s'instaurer, elle peut être accompagnée de variations de l'humeur. Un traitement de phytothérapie approprié, conseillé par un thérapeute compétent peut, alors être envisagé.
Lorsque les urines sont rares et troubles, qu'il existe des difficultés de miction entrainant une rétention d'eau voire un œdème, quelques règles hygiéno-diététiques bien appliquées et la phytothérapie utilisée à bon escient peut s'avérer bénéfique. Ces troubles disparaissent alors rapidement cependant si l'œdème ne diminue pas ou si la peau reste congestionnée quand on appuie dessus, il s'agit de signes cliniques pouvant être associés à d'autres troubles nécessitant un avis médical.
Possibilités phytothérapiques
Marron d'inde
Le Marronnier commun (Aesculus hippocastanum L.) est un arbre pouvant atteindre 25 mètres de hauteur. Ses feuilles sont grandes, opposées, composées palmées (5-7 folioles). En avril ou mai apparaissent des fleurs blanches tachées de rose et de jaune réunies en grappes composées. Les fruits sont des capsule verte épineuse renfermant 1-2 graines : les marrons.
En phytothérapie, on utilise exclusivement la graine (Marron) pour ses propriétés veinotropes. La graine du Marronnier d'Inde contient des saponosides triterpéniques (aescine) responsables de son activité anti-inflammatoire et anti-œdémateuse. D'autres composants tels que les flavonoïdes exercent une activité veinotonique. Par sa composition agissant en synergie, le marron d'Inde agit comme protecteur vasculaire général, veineuse et capillaire en particulier et favorise l'élimination urinaire.
Cette élimination est accompagnée d'une forte excrétion du sodium, mais d'une faible excrétion de potassium. Le marron d'Inde est aussi un stimulant des corticosurrénales, ainsi il favorise la sécrétion de cortisol, notre cortisone naturelle qui antagonise le processus inflammatoire
Reine des prés
La Reine des prés, encore appelée Ulmaire (Fillipendula ulmaria), est une plante vivace par une racine fibreuse s'étalant en souche à la recherche de l'eau dont elle aime être baignée. Vertes sur la face supérieure, blanches et duveteuses sur l'inférieure, les feuilles, sont grandes et découpées en folioles inégales et dentées. Petites et jaune pâle, les fleurs sont groupées en corymbes lâches. Dès le début de l'été, les gracieuses, mais minuscules corolles s'épanouissent répandant à destination des fécondateurs, un arôme suave et discret.
Parallèlement à son action contre les douleurs, les différentes préparations de sommités fleuries de Reine des prés produisent une augmentation de la pression vésicale et une stimulation de la musculature de la vessie se traduisant par une augmentation de la fréquence des mictions. Cet effet diurétique est surtout attribué aux sels minéraux qui favorisent l'élimination de l'urée et de l'acide urique. Des études ont aussi montré que les extraits hydro-alcooliques de Reine des prés exerçaient une action antibactérienne. Cette action est surtout marquée vis-à-vis de Staphylococcus aureus, Streptococcus haemolyticus, Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Bacillus subtillis. Tous ces germes sont inhibés avec des extraits hydro-alcooliques, à des concentrations de 5 % et 10 %.
Busserolle
La Busserolle (Arctostaphylos uva-ursi (L.) Spreng.), encore appelée raisin d'ours, est un sous-arbrisseau à feuillage persistant, couché et gazonnant, formant des tapis dans les bois clairs et sur les rochers de montagne. Assez commun dans les Alpes, la partie sud du Jura, les Pyrénées et les Cévennes, il est rare ailleurs.
Traditionnellement, les jeunes feuilles de Busserole, séchées à l'ombre et à l'air, sont employées pour leurs propriétés diurétique, antiseptique et anti-inflammatoire surtout orientées vers la sphère urinaire.
En synergie, flavonoïdes, tanins, acides phénols et iridoïdes, de la Busserole, sont de puissants diurétiques. Chez l'animal, ils augmentent la diurèse de 211 % et, dans une moindre mesure favorise l'élimination du sodium et du potassium. Cependant, les substances actives n'agissent que lorsque l'urine est légèrement basique (pH environ 8.0). Dès que l'urine se clarifie et que l'odeur âcre disparaît, il est préférable de cesser son utilisation.
Cassis
Originaire des régions nordiques, le Groseillier noir ou Cassissier, plus connu sous le nom de Cassis (Ribes nigrum L.) est un arbrisseau qui ne dépasse pas 1m 50 de hauteur. Il porte des feuilles lobées, odorantes, plus pâle sur l'envers. Les fleurs rougeâtres à l'intérieur, verdâtres à l'extérieur, sont disposées en grappes pendantes, elles donneront des baies globuleuses noirâtres odorantes et parfumées.
Les feuilles ont des propriétés anti-inflammatoire et diurétique mises à profit par la médecine traditionnelle depuis des siècles. Au XVIIIe siècle, la réputation du Cassis était si grande que P. de Beaumont, dans son Traité du Cassis, écrit : «On va chercher bien loin des remèdes bien chers et qui ne font point d'aussi bons effets et en si grand nombre que cette plante».
Les feuilles du Cassissier sont aussi diurétique et favorisent l'élimination de l'acide urique et des purines. Cette activité est due à l'action synergique des éléments minéraux, des polyphénols et à leurs effets sur les prostaglandines. Les feuilles exercent aussi une légère action hypotensive.
Les plantes citées ne sont pas les seules à exercer une action éliminatrice de l'eau, mais celles-ci ont été choisies en fonction de leurs diverses activités s'exerçant en complément de l'action première.
FORMES D'EMPLOI et POSOLOGIE
Marron d'inde
Alcoolature stabilisée : Intrait : 10 à 30 gouttes par 24 heures
Extrait sec hydro-alcoolique 0,05 à 0,15 par jour
S.I.P.F. 1 Mesure 3 fois par jour (voire +)
T.M. 50 à 150 gouttes par jour
Reine des prés
Infusé de feuilles fraiches : 20 à 40 g / litre (- ébulition) 150-500 ml / jour
Infusé de feuilles sèches : 30 à 50 g / litre ; 150-500 ml / jour
Extrait sec aqueux : 0,50 à 1,50 g / jour
Extrait sec hydro-alcoolique : 0,50 à 1,50 g / jour
SIPF : 7,5 ml / jour
TM : 50 à 150 gouttes / jour
Busserolle
Infusé 1,5 g à 2,5g / 150 ml - 3 à 4 fois / jour
Macération 20 à 25 g par litre
Extrait sec aqueux 2 à 3 g par jour
Extrait fluide 2 à 6 g par jour
L'infusion contient peu de tannins, faible propriétés astringentes
La macération contient peu d'arbutoside, faible action antiseptique
Cassis
Infusé de feuilles : 50 g / litre, 500 ml / jour
Poudre de feuilles : 250 mg 3 fois / jour
S.I.P.F. de feuilles : 2,5 ml 3 fois / jour
Extrait sec hydro-alcoolique : 0,50 à 1,50 g / jour
Extrait fluide de feuilles : 5 ml 3 fois / jour
Alain TESSIER
Ethnobotaniste
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